Le sexisme ordinaire

Le sexisme ordinaire ce sont des attidues ou des remarques déguisées en « blague » fondées sur le sexe. Il peut prendre une forme paternaliste (petites caresses, surnoms infantilisants), condescendante ou carrément lourde. Ces remarques sont blessantes, voire humiliantes et entretiennent les stéréotypes de genre.

Quelques exemples : 

  • « J’ai entendu que tu as eu une promotion, tu es passée sous le bureau ? »
  • « Tu es forte en sport, c’est rare pour une fille »
  • « Tu n’arrives pas à faire cela ? Mais tu es une femmelette ou quoi ? »
  • « Tu es mignon.ne et tu me ramènes un café ? »
  • « C’est un sujet compliqué mais pour la parité nous allons choisir une femme »
  • “ T’as tes règles ou quoi ?»
  • Se faire siffler dans la rue
  • Subir “blague” ou remarque à caractère sexuel
  • Une remarque sur ton physique hors contexte

Pour aller plus loin, la “petite histoire du sexisme ordinaire” par le collectif de solidarité Trois-Rivières (CS3R).

On parle de sexisme ordinaire car ces réflexions et agissements sont « normalisées » et souvent, elles font tellement parties de notre quotidien que beaucoup ne remarquent même plus que cela relève du sexisme.

A partir du moment où tu te sens humilié.e, non respecté.e, gêné.e, déstabilisé.e par une remarque ou une attitude qui répond aux critères du sexisme ordinaire.

Le collectif #StopE (stop au sexisme ordinaire en entreprise) a réalisé un sondage regroupant plus de 110 entreprises. 65 000 salariés y ont répondu, les résultats que voici ont été publiés le 21/03/21.

  • Inégalités professionnelles : 9 femmes sur 10 les estiment très importantes
  • Blagues non appropriées : 8 femmes sur 10 sont victimes, 3/4 des hommes reconnaissent avoir entendu ou dit ce genre de “blague” aujourd’hui normalisées
  • Propos disqualifiants, notamment sur la capacité à manager une équipe ou à diriger un service : 1 femme sur 2 en a déjà été victime 
  • Propos négatifs associés à la maternité : 3 femmes sur 4 en sont victimes
  • Propos dénigrants concernant la paternité : 1 homme sur 5 en est victime et 1 homme sur 8 a été encouragé à ne pas prendre de congé paternité
  • Propos dénigrant concernant le temps partiel : 1 homme sur 5 s’est vu dire que le temps partiel était préférable pour les femmes

Loin d’être juste des blagues, le sexisme ordinaire est puni par la loi :

  • Les injures sexistes non-publiques sont punies d’une amende de 1500€ (art. R625-8-1 du Code pénal)
  • Les injures publiques sont punies d’une amende de 12 000€ (art.33, loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse)
  • Les injures sexistes publiques sont punies d’une amende de 45 000€ et d’une peine de prison d’1 an (art.33, loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse)

Différentes options s’offrent à toi, tu peux  :

  •  Exprimer ton refus et ta désapprobation en interpellant les passants ou les usagers, dire au harceleur que cela ne se fait pas, faire semblant de connaitre quelqu’un.
  • Déposer plainte au  commissariat ou à la gendarmerie la plus proche.
  • Si cela se passe sur ton lieu de travail, alerte ton employeur et/ou les représentants du personnel (délégué.es du personnel, représentant.e syndical.e, membre du CE ou du CHSCT) en sollicitant un entretien.

Tu peux porter plainte au commissariat ou à la gendarmerie la plus proche mais tu peux également écrire directement au procureur du tribunal de grande instance dont tu dépends. N’oublie pas de fournir les preuves que tu as : échanges d’écrits avec l’auteur des faits, un certificat médical, un arrêt de travail ou un témoignage écrit d’une personne ayant vu la scène ou d’un(e) collègue.

Le sexisme ordinaire entraîne majoritairement une baisse de confiance et une déstabilisation notamment sur le plan professionnel de la victime. En effet, 95% des femmes admettent que ces propos engendrent une baisse de confiance, 94% estiment que cela engendre une déstabilisation de la personne  et 93% des femmes salariées estiment que cela influe sur leur sentiment d’efficacité. De plus, une colère intériorisée peut entraîner une dépression, des problèmes de santé mentale mais aussi des comportements auto-destructeurs (troubles de l’alimentation, abus de drogue/alcool, auto-mutilation et même des suicides).

Toujours d’après le sondage #StopE