Le féminisme doit beaucoup à la communauté LGBTQIA+ : égalité des droits, lutte contre le patriarcat… Ainsi, en ce mois des fiertés, DBSP, structure alliée des luttes LGBTQIA+, vous propose un petit condensé de culture G sur la Pride. Quelles sont ses origines ? D’où vient ce terme ? On terminera en vous suggérant quelques recommandations de lectures queers.
Aux origines de la Pride : la lutte pour l’égalité
Nous sommes à New York, en 1969. À cette époque (pas si lointaine…), l’homosexualité est quasiment illégale. Il est ainsi interdit de vendre de l’alcool à des personnes homosexuel.le.s, une mesure justifiée par le risque “d’atteinte à la pudeur”. Deux individus de même sexe qui dansent ensemble risquent d’être arrêtés. Les descentes de police dans les bars sont fréquentes. Mais cette fois-ci, le 28 juin, tout bascule.
La police lance un raid contre le Stonewall Inn, un bar du quartier de Greenwich Village. Celui-ci, propriété de la mafia, est connu pour être un lieu de rencontre pour les personnes marginalisées : personnes homosexuel.le.s, transgenres, drag queens, jeunes sans abri… La police procède à des contrôles et ordonne aux gens de quitter les lieux, mais ielles refusent d’obtempérer.
Une foule se forme devant le bar, des émeutes démarrent et se poursuivent pendant trois nuits. Les résident.e.s de Greenwich Village s’organisent, la communauté s’unifie. Suite à cet événement, des militant.e.s créent des journaux ou encore des associations de lutte contre les discriminations.
Le 28 juin 1970, en commémoration des émeutes, 2 000 manifestant.e.s défilent sur Christopher Street, toujours à New York. C’est la première Pride !
Pourquoi doit-on dire « Pride » ou « Mois des Fiertés » et non pas « Gay Pride » ?
Pride, Marche des fiertés, Gay Pride … Il existe beaucoup d’appellations pour décrire ces manifestations. Mais décrivent-elles le même événement ? Ont-elles la même portée ? On vous explique !
La Pride
C’est le terme anglophone utilisé pour qualifier ces manifestations qui rassemblent associations, personnes de la communauté LGBTQIA+ et allié.e.s. pour revendiquer l’égalité des droits. Le terme “pride” signifie “fierté” en français. Il est de plus en plus utilisé en France et dans le monde.
Les marches des fiertés
L’appellation « marche des fiertés » apparaît en France en 2001. Suite à un litige opposant des associations dont l’une avait déposé la marque « gay pride », l’association de l’Inter-LGBT en a changé l’intitulé.. Depuis, la plupart des manifestations en France portent le nom de “marche des fiertés”.
Gay Pride
Le terme “gay pride” s’est généralisé dans les années 1980 pour définir ces événements. Il s’agit du terme le plus utilisé dans le monde, celui qui s’impose dans l’imaginaire collectif. Mais en réalité, ”gay pride“ n’est pas un terme adapté. En effet cette appellation n’inclut que les hommes gays et de facto exclut les autres minorités comme les lesbiennes, les personnes transgenres, les non-binaires, les bisexuel.les, les asexuel.les et les intersexuel.les.
Ainsi le terme de “gay pride” peut être considéré comme discriminant car non inclusif et doit donc être abandonné. Il convient aujourd’hui d’utiliser le terme de “Pride“ ou ”marche des fiertés” de manière à coller à la réalité de ces manifestations et rendre justice à l’entièreté de la communauté queer.
Recommandations lectures de ce Mois des Fiertés/Pride
Le génie lesbien – Alice Coffin (2020)
Alice Coffin est une autrice, journaliste et militante féministe française qui en peu de temps s’est imposée comme une des plus grandes activistes lesbiennes et féministes actuelles. Dans cet ouvrage, elle y aborde son militantisme auprès du groupe féministe la Barbe, la PMA pour toustes, la libération de la parole après #MeToo et surtout de cette dominance qu’ont les hommes dans les sphères politiques et intimes. Un livre qui nous guide vers la radicalité et le combat féministe.
La pensée straight – Monique Wittig (1992)
Un véritable classique de la littérature lesbienne. Ce livre est un recueil d’articles féministes et lesbiens qui déconstruisent l’hétérosexualité ou encore le mythe de “la femme”. Pour Wittig, la pensée straight désigne l’hétérosexualité comme système politique. Elle le théorise dans un discours au Barnard College en 1979. Ce livre, au premier abord difficile d’accès, ouvre nos perceptions sur de nouvelles relations entre les genres.
Sortir de l’hétérosexualité – Juliet Drouar (2021)
Avez-vous déjà pensé l’hétérosexualité comme un système qui nous était complètement imposé ? Comme un système basé sur une différenciation aussi banale que celle de notre groupe sanguin ? C’est ce que Juliet Drouar nous explique dans cet essai. Pour lui, sans hétérosexualité, pas de binarité, et donc pas de sexisme. Dans la lignée de Monique Wittig, cet ouvrage vous fera ouvrir les yeux sur l’hétérosexualité comme système politique et sur les possibilités d’en sortir afin de vivre sans sexisme.
Si vous êtes victime de discriminations, des associations sont là pour vous aider.